Alors que le confinement est entré en vigueur ce mardi 17 mars 2020, la vie de millions de couples s'organise à l’intérieur. Une psychologue nous aide à éviter les écueils.
« Nous sommes en guerre », a martelé Emmanuel Macron, lors de son allocution ce lundi 16 mars 2020. Une guerre contre un virus tueur, qui a déjà fait 175 victimes sur le territoire à l’heure nous écrivons ces lignes. Mais une guerre qui pourrait aussi s’inviter à l’intérieur de nos foyers, alors que 67 millions de Français sont appelés à rester chez eux. Confinés pendant 15 jours minimum.
Une situation qui peut mettre le couple en péril.
Comme le confirme la psychologue clinicienne Diana Odon-Baylac, qui a fait de la thérapie de couple sa spécialité, « le confinement a cela d’inédit pour un couple, même fusionnel, qu’il représente une contrainte et non un choix ».
Il serait en effet facile de penser que les couples qui partagent leur temps, leurs loisirs, leurs amis, et même leur travail, auraient moins de mal à se retrouver en tête à tête pendant 15 jours. Il n’en est rien selon la thérapeute. Chacun sera exposé aux mêmes difficultés :
"La façon dont les deux partenaires vivront le confinement dépend plus de l’état d’esprit avec lequel ils aborderont cette situation tout à fait inédite. Si votre conjoint(e) vit mal la contrainte, l’expérience peut être désagréable pour le couple".
Pourquoi est-ce si compliqué de se retrouver à deux ?
Le fait de rester confiné va clairement à l’encontre de nos modes de vie actuels. Nous sortons pour travailler, partager du temps avec nos amis et pratiquer nos loisirs… La vie à deux s’est entièrement bâtie sur cette composante.
A partir des années 70, la génération post baby boom a fait voler en éclat le modèle de ses parents, en évitant sciemment de reproduire le modèle du couple fusionnel valorisé par ses aînés.
Même s’ils vivent à deux, les couples d’aujourd’hui ont tendance à cultiver chacun de leur côté leur sphère privée, leurs vies d’individus.
Cela ne constitue pas un problème en soit si la dynamique du couple fonctionne bien. En revanche, si les sorties, ou l’investissement de l’un des partenaires dans un champs autre que sa vie de couple permet d’éviter la confrontation, le confinement risque de tourner au vinaigre :
Comme ils sont privés de cet extérieur, qui habituellement fait tampon, ils se retrouvent face à eux et leurs difficultés
Il faut réussir à prendre du temps pour soi.
« Mais ce n’est pas une fatalité », rassure Diana Odon-Baylac, » la qualité de ce moment dépendra de la disposition dans laquelle on l’abordera ».
Elle suggère ainsi, pour mettre à profit ce confinement, d’apprendre à se retrouver à deux en acceptant les pointes d’énervement qui peuvent surgir, « le maître mot, c’est l’empathie », affirme-t-elle.
Il faut réussir à prendre de la hauteur sur certains conflits, et comprendre que les agacements sont parfois liés à la situation et non à l’autre. L’une des pistes pour désamorcer ces mécanismes , c’est l’humour »
Pour trancher avec l’étrangeté de la période, la psychologie conseille aussi de s’aménager une routine à deux, de ritualiser des moments, « par exemple quand on a des enfants, on peut décider qu’un soir par semaine, on les fasse dîner plus tôt , pour s’organiser un repas en amoureux. »
Dernier conseil et non des moindres, se trouver quelques minutes pour s’isoler et accepter que son partenaire en fasse de même. Une solitude essentielle à l’équilibre de chacun.
Pensez aussi à faire des projets, il est important d’imaginer l’après. Le verre qu’on ira boire en amoureux , le repas au restaurant qu’on partagera, ou des vacances qu’on s’organisera après le confinement «
Quand les bars, les cafés et les restos auront rouvert leurs portes…
Marianne GARCIA - Résolution Thérapie- vous aide à mieux comprendre les mécanismes des relations au quotidien et ainsi trouver ensemble des solutions adaptées.
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